A la recherche du Bonheur.
Connaissez-vous Zadig? Sinon - le voilà: homme noble, savant, plein d'humeur et sans cesse (en vain) cherchant le Bonheur

Data dodania: 2011-06-23

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WIEDZA

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LE CHAPITRE XX

 

Au bout d’un certain temps, Zadig apprit que sur la terre existait une nation vraiment heurese, très accueillante où tout être vivant pouver trouver où habiter, de quoi manger et à qui parler.

 

Comme Zadig était heureux lui aussi, il voulait partager son bonheur ailleurs avec les autres ses semblables.

C’est ainsi qu’il prit congé de Babylone dont il était le roi, prit un petit dictionnaire et se rendit à Lugdunum (ce qui n’était pas tout à fait vrai – il pensait aller à Lougdunum dont il avait trouvé le nom dans un vieux livre, mais en fait, il prit la route pour Lyon). Tout au long de son voyage il répéta la grammaire française (le français c’est juste la langue qu’on parle à Lyon): le passé simple, le passé antérieur, tous les subjonctifs et la concordance inclus. Il le jugea obligatoirement nécessaire.

„Comment parler aux hommes qui ne parlent ni arabe, ni persan, ni même grec“, dit-il.

Aux portes de la ville s’étonna pour la première fois: la ville n’avait point de portes!!! Il essaya de demander à un passant pressé:“Auriez-vous cette précieuse gentillesse de me fournir quelques informations? Je viens de Babylone où je sus que dans ce beau pays-ci on pourrait trouver le bonheur“. L’interrogé regarda Zadig quelques instants et s’en alla sans rien dire. „C’est bien un etranger comme moi,fit-il, nous sommes deux à chercher le bonheur“. N’étant pas trop attristé ni interdit, Zadig continua son entrée dans la ville.

Arrivé, il était bien étonné que personne ne le comprît, tout le monde le regardait comme s’il venait de débarquer de Mars, ou d’ailleurs. La nuit tombant il se trouva sur une belle place, s’assit sous un cheval portant un autre roi. „C’est une drôle de ville, réflêchissait-il, où tout le monde est étranger. Personne ne parle français...“

„Si“, répondit quelque voix du haut du cheval. „Qui es-tu?“. „Je ne suis plus, j’ai été, je veux t’aider“. „Mais...“. „Tais-toi. Oh, pardon! Je ne l’ai pas fait exprès. En étant depuis longtemps sur un seule place, on prend l’habitude de cette place. On parle comme les autres. Alors, on te comprend pas?“. „Non“, répéta Zadig. „Il faut que tu parle français. Le français que tu parles, les français ne le connaisent plus. Je te donnerai un truc grâce auquel tu arriveras à être compris. Entendu?“. „Bien entendu“.

C’est ainsi que Zadig apprit qu’on n’utilisait plus le passé simple ni toutes ces choses-là, que le bonheur depuis l’époque de ce vieux livre qu’il avait était très difficile à distinguer.

Tous les jours Zadig venait s’installer sous ce cheval-là, apprendre le français, la littérature et la civilisation françaises. Un jour il a été surpris par des millier de gens qui étaient les partisans d’un certain monsieur appelé Chupé. Tous scandaient son nom. „Qu’ils sont heureux, pensait Zadig; ils se sont rassemblés pour partager leur joie (ici, nous voyons que Zadig ne parlait plus au passé simple). Il faut que je transmette cette coutume chez moi“. Un autre jour...

 

C’est ici que se termine ce manuscrit trouvé sous le cheval, écrit en arabe peut-être. L’autre partie a brûlé, selon les sources sûres, avec toute la bibliothèque d’Alexandrie. Lyon existe toujours et le roi chevauche toujours.

 


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